Cet atelier de présentation des résultats de l'Observatoire des Pratiques Anormales sur les principaux corridors de l'Afrique Centrale ( OPA-AC) tenu ce 20 Juillet 2023 a permis de présenter aux principales parties prenantes, l’évolution des activités du projet, de faire le suivi des recommandations passées, d’examiner les conditions pour la rédaction d’une convention entre le Cameroun et le Gabon pour la libre circulation des camions de marchandises entre Yaoundé et Libreville.
Sur les corridors Douala-N’djaména, Douala-Bangui, et Yaoundé,-Libreville, plusieurs disfonctionnements ont été observés parmi lesquels: la multiplication et la fréquence des contrôles, les longues attentes aux frontières, des pertes de temps aux postes de contrôle et des paiements illicites lors de certains contrôles, sans oublier des pratiques en marge de la réglementation et/ou des normes modernes de transport.
Ces disfonctionnements ont une incidence directe sur la libre circulation et la compétitivité des économies des États membres de la CEMAC. ”Nous avons par exemple des contrôles illicites. Il ya des endroits spéciaux où on doit normalement faire des contrôles, mais on se retrouve avec une centaine de contrôles au niveau de nos linéaires d’Afrique centrale” a déploré le Chef de projet et DG de ISSEA OPOUMBA Marcel.
Le but de cet atelier était justement de lever ces entraves qui ne favorisent pas le libre-échange, la libre circulation et l’intégration sous-Régionale. Dans le but de mesurer et d’éliminer ces dysfonctionnements, Le Programme Régional de Facilitation des Transports et du Transit, adopté en 2006 par les Etats membres en concertation avec les bailleurs de fonds, porte, sur la mise en place d’un observatoire des pratiques anormales (OPA) sur les deux corridors pilotes : le corridor Douala-Bangui (1.431 km) et le corridor Douala–N’Djamena (1.844 km en liaison directe via Nguéli, 1.934 km liaison par KOUTERE). Le deuxième Comité de Pilotage du PACIE, tenu à Douala du 17 au 18 octobre 2016, a ajouté le corridor (non encore conventionnel) Yaoundé-Libreville (790 km).
Un Observatoire des Pratiques Anormales sur les corridors d’Afrique Centrale a été retenu dans le Programme d’Appui à la Gouvernance des Infrastructures Régionales et Nationales (PAGIRN). L’Institut Sous-régional de Statistique et d’Economie Appliquée (ISSEA) a ainsi bénéficié d’un contrat de services pour la mise en place dudit observatoire qui est financé par l’Union Européenne et dont l’objectif est de collecter les données de transport permettant d’observer, analyser et publier, à périodicité régulière et sur la base de critères définis, les pratiques anormales le long des corridors routiers afin de sensibiliser les principaux acteurs et les décideurs dans le but d’éliminer progressivement ces pratiques.
” Par rapport à cet atelier aujourd’hui, on a beaucoup d’efforts, et beaucoup d’investissements sur les corridors dans la Sous-Region, et pour faire fonctionner ces corridors, il faut effectivement que les conditions soient là pour que les gens puissent circuler sans perdre trop de temps et sans perdre trop d’argent. C’est l’objectif de ce genre d’atelier où vous avez deux choses essentielles. Un, vous avez des informations, des données statistiques qui permettent à chaque pays de voir ce qui se passe et de réagir, de préparer des plans d’action pour essayer de résoudre les problèmes identifiés, et puis le deuxième élement de ce genre d’atelier, c’est de mettre tout le monde autour de la table pour discuter. Vous ne pouvez pas régler un problème dans un pays et avoir le reste qui ne fonctionne pas. Vous avez tous les pays de la Cemac autour de la table, pour essayer de prendre des décisions communes et de faire progresser la situation sur l’intégration Régionale dans la sous Région d’Afrique Centrale” a expliqué Jérôme PONS Chef de coopération de la Délégation de l’Union Européenne entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale.
L’OPA a donc pour but de mesurer et de contribuer à éliminer ces dysfonctionnements et, assurer la fluidité sur les corridors conventionnels par le respect du nombre de postes de contrôle à 5 check-points sur le corridor Douala – N’Djamena et 3 sur Douala – Bangui. De façon spécifique, il est question de :
Au terme de l’atelier, Les parties prenantes sur les corridors sont été sensibilisées sur leurs rôles dans l’efficacité du projet ; Les acteurs nationaux des corridors (secteur public et secteur privé) ont eu une plus grande appropriation des objectifs, des enjeux et des évolutions du projet OPA-AC ; et , la suggestion d’une convention entre le Cameroun et le Gabon a été présentée.
Sources: